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Roisin - Meaurain

Ses 1200 hectares couvrent plus d’un quart de la superficie totale de l’entité. C’est dire de l’importance géographique de l’entité et du nombre d’habitants qu’abrite le village de Roisin (prés de un sur quatre).

Historiquement parlant, on pense que les Romains ont très tôt occupé le territoire, de nombreux vestiges romains ayant été trouvés dans le sol de ce bourg situé à proximité de deux grands axes routiers de l’époque, la Chaussée Brunehault et le Chemin de Saint-Ghislain au Quesnoy. Ils ont en tout cas donné au lieu son nom " Racemus " qui désignait une grappe de raisins. Même si, par la suite, plusieurs graphies se sont succédées (de Resin à Roizin en passant par Resenium), l’allusion aux fruits de la vigne reste évidente.

Roisin et Meaurain étaient autrefois deux villages distincts, mais ayant les mêmes administrateurs ; sous le rapport religieux, Roisin était au XIIème siècle une annexe de l’autel de Meaurain.
 

Si, dès le Xème siècle, Roisin constitue une des 44 baronneries du Hainaut, ce village n’a guère conservé de vestiges d’une époque aussi lointaine. Certes, divers châteaux occupèrent une place stratégique au carrefour des routes courant du Quesnoy à Saint-Ghislain et de Bavay à Valenciennes, mais ils furent successivement détruits. Seuls des bâtiments d’un édifice du 16ème/17ème siècle s’élèvent encore à deux pas des bien-nommés " Etangs … du château.
 
 
Eglise Saint-Brice

Pour le reste, c’est dans l’Eglise Saint brice (reconstruite en 1842) qu’on retrouva le musée de la vie raisinoise : d’une part, une chapelle sépulcrale abritant un splendide couple de gisants figés dans le marbre, d’autre part, un intéressant autel dédié à Saint-Ghislain, le protecteur des femmes enceintes et des nouveaux-nés.

Mais le nom de Roisin est associé à quelques autres personnages. Le premier est évidemment Emile Verhaeren.

Emile Verhaeren descendit début août 1899, à 16 heures, au Village d’Angreau du tortillard à vapeur qui sillonnait nos campagnes depuis la gare internationale de Quiévrain par Baisieux, Angre, Angreau et Roisin. Sachez que ce n’est pas à la gare SNCB d’Autreppe-Roisin qu’il arrivera la première fois.

Il préfère les promenades en plaine et c’est donc souvent par Angreau qu’il embarquera lorsqu’il part en voyage. Il n’aimait guère le bois et le vallon. " J’y étouffe, confiait-il à ses amis, je m’y sens comme oppressé, car je n’ai jamais pu supporter bien longtemps les paysages bouchés où la vue ne s’étend qu’à une portée de fusil ".

Verhaeren fera, bien sûr, des exceptions ; ainsi en août 1904, il écrit à Stefan Zweig qu’il l’attendra à l’aubette d’Angreau, dans le bois de Beaufort, à 11 heures. Il lui décrit son itinéraire ; 08 heures 57’ gare du Midi à Bruxelles – Mons – Dour. Il existe d’ailleurs une photo où l’on voit Léon Laurent, propriétaire de la crémerie, et Verhaeren sur le quai d’Angreau.

En ce début août 1899, le poète était accompagné de sa femme et de leur très fidèle amie Mademoiselle Emilie Nysten (1863-1944), régente de l’Ecole Normale de Liège qui traduisait les lettres et articles que Verhaeren recevait de ses divers correspondants allemands. Madame Anna Rodenbach, née à Frameries, épouse de Georges Urbain, romancier, auteur de Bruges-la-Morte, décédé l’année d’avant, les attend avec son fils.

Rodenbach et Verhaeren, nés l’un et l’autre en 1855, étaient très intimement liés depuis leurs études. Mais Georges meurt en 1898 laissant sa veuve en proie à un chagrin immense. Ses médecins lui prescrivent un repos dans le calme, loin de Paris. Sa famille de Frameries lui dénicha la ferme des Laurent au site du Caillou-qui-Bique, une bâtisse noyée dans les taillis où les promeneurs de la région avaient l’habitude de manger les excellents repas préparés par Madame Laurent.

Deux événements majeurs ont attiré les regards vers le Caillou.

1882 : l’achèvement de la ligne de chemin de fer Dour-Cambrai

1885 : la grotte d’Angre, découverte en 1883, rendue accessible au public grâce aux efforts de Théodore Bernier d’Angre, le père de Charles.

Théodore fit éditer une brochure où il décrivait les attractions touristiques de la contrée. Il exagérait un peu, mais c’était un fonceur et ce sont des tempéraments comme lui qu’il faut dans notre cher Haut-Pays.

C'est donc en 1899, Monsieur et Madame Verhaeren viennent en visite chez leur amie Madame Rodenbach. Ils ne savaient évidemment pas qu’ils reviendraient au Caillou-qui-Bique pendant quinze années, jusqu’en 1914. Le charme de cette belle contrée avait agit ...

Chaque printemps, fin d’été et automne, ils s’installèrent dans la maisonnette que Monsieur Léon Laurent leur avait aménagée. Pourquoi pas en juin ou en juillet ? Tout simplement, parce que ce brave Verhaeren souffrait du rhume des foins ...
 

Espace Verhaeren

Le poète, dans ce havre de paix, va vivre des moments heureux faits d’écriture, de promenades, de rencontres.

Verhaeren se mêlait volontiers aux événements locaux : un enterrement, une fête à Sebourg, une soirée dramatique. Le 09 août 1908, il présida une manifestation en l’honneur de Charles Bernier à Angre. Verhaeren était un homme simple, bon et honnête. Dans le monde marginal des artistes, il est un bel exemple d’humanité.

Terminons de brosser le portait de ce village sur une note beaucoup moins joviale : parlons du tristement célèbre bandit Antoine Joseph Moneuse, chef d’une bande de " chauffeurs du Nord ", expression ne désignant pas des routiers bien sympathiques, mais bien d’authentiques voyous qui brûlaient les pieds de leurs victimes pour faire avouer d’hypothétiques caches de trésors … Le nom de Moneuse, riche en légendes, reste synonyme, à tort ou à raison, du massacre de la Sainte-Cécile – il y a deux siècle -, dans l’auberge de la Houlette : neuf victimes adultes et enfants, et une foule de questions sans réponses).

Enfin, lorsqu’on évoque aussi le nom de Roisin, on ne peut oublier celui de Meaurain, le hameau dans lequel il s'entretient depuis des siècles une relation d’amour parfois orageuse.
 

Chapelle des Français à Meaurain

C’est que, jusqu’au milieu du Moyen-Age, Roisin dépendait de Meaurain. Puis, la relation s’inverse, Meaurain perd son autonomie, mais pas son identité ! Aujourd’hui encore, ponctuellement, quelques querelles de clochers opposent parfois, pacifiquement les uns et les autres. A propos de clocher, soulignons que celui de Meaurain, gracile, abrite cependant un triptyque datant probablement du XVème siècle, sauvé de la destruction inévitable d’un édifice religieux plus ancien, consécutive aux ravages de 1789 …


Promenade dans Roisin

 

Circuit des vignobles

La topographie des vignobles

Roisin - Meaurain